Le C.A.P.A. dans le Haut-Couserans (Ariège) 3/3 : L’exceptionnel Musée des Colporteurs à Soueix-Rogalle

Le C.A.P.A. dans le Haut-Couserans (Ariège), 26 juin 2025.

Photographies : Florence Bening, Laurent Maignal, Antoine De La Vernhe, Rosy Mascaras.
Textes : Pierre et Rosy Mascaras.

« L’exceptionnel Musée des Colporteurs à Soueix-Rogalle »

C’est une véritable immersion dans le XIXe siècle que nous avons vécu grâce au Musée des Colporteurs et à deux membres de l’association Patrimoine de Soueix-Rogalle qui nous ont captivés tout au long de la visite.


Les locaux du musée ont été rénovés et le magasin aménagé à l’identique par l’association Patrimoine de Soueix-Rogalle

Le musée détient des archives d’une richesse extraordinaire :

  • des milliers de lettres de colporteurs et colporteuses, témoignages précieux de l’histoire du colportage.
  • les archives de l’entreprise Souquet à l’origine du développement considérable du colportage dans le Haut-Couserans.

Ont notamment été conservés dans le grenier de l’entreprise un double de toutes les lettres que les Souquet adressaient aux colporteurs (30 registres), les livres de compte, les factures de fournisseurs, les tarifs des produits vendus…

Le travail pour les historiens est colossal de l’aveu même de l’association Patrimoine de Soueix-Rogalle qui a numérisé toutes les archives.


Au XIXe siècle, la misère et les conditions de vie très dures dans le Haut-Couserans ont poussé des hommes et des femmes à devenir colporteurs, un moyen de subsister et d’aider la famille restée à la ferme.
Entre 1850 et 1940, on comptabilise 1500 colporteurs, 1/3 étaient des femmes, elles voyageaient rarement seules, insécurité oblige.

Les colporteurs et colporteuses sillonnaient toute la France mais aussi l’Espagne, le nord de l’Algérie, l’Amérique.

Ils adressaient des courriers à l’entreprise Souquet à Soueix pour passer commande d’objets destinés à être vendus. Ils envoyaient de l’argent pour rembourser une partie des prêts consentis par l’entreprise ou pour que celle-ci transmette un peu d’argent à la famille du colporteur. Un véritable système bancaire avait en effet été organisé par Maurice Souquet. Les lettres des colporteurs et colporteuses étaient écrites dans un français phonétique.


La caisse de colporteur était conçue pour emporter le maximum d’articles, des tiroirs permettaient de les ranger. 


Plusieurs caisses et malles de colporteurs sont présentées dans le musée parmi elles une caisse d’objets religieux et une autre de mercerie.


Le magasin dont l’activité a été grandement développée par Maurice Souquet proposait aux colporteurs et aux habitants du Haut-Couserans une multitude de produits :

  • Des produits d’épicerie : sel, farine, moutarde, chicorée mais aussi café, sucre, vanille, épices et riz venus des colonies… vins, absinthe, eau-de-vie, Quinquina…
  • Des produits de droguerie, quincaillerie, mercerie, du matériel d’éclairage et de construction : tuiles, ardoises, ciment.., du pétrole, du charbon, des graines et engrais…
  • Habits, linge de maison et vaisselle y étaient vendus ainsi que des bijoux, des cahiers, des plumes et de l’encre, des objets religieux, des savons, du bicarbonate de soude, des allumettes, sans oublier des lunettes…
  • Et cette liste et loin d’être exhaustive !

Maurice Souquet était un entrepreneur infatigable, toujours à la recherche de nouveautés. II fit même construire une centrale électrique à la fin du XIXe siècle et fit installer l’électricité à Soueix ….. avant Paris !


« Au Temps des Colporteurs » ouvrage édité par l’association Patrimoine de Soueix-Rogalle, GN Impressions 2019, est  l’ouvrage de référence, extrêmement riche en informations.

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