Alain Assié et les membres du CAPA
(Photo Rosy Mascaras)

La visite s’est déroulée sous un ciel d’azur et un soleil rayonnant, réunissant une joyeuse vingtaine de participants et notre président Bernard Alet.

Notre guide fut ce jour-là Alain Assié, qui connaît ces lieux depuis l’enfance. Archéologue amateur, formé en son temps par Jean Lautier dans les années 1970-1980, il a réalisé plusieurs fouilles dont celles de la motte castrale de Mailhoc et de l’église Saint-Jean Le Froi

La motte castrale de Mailhoc

Elle est située sur le trajet d’une voie romaine se dirigeant vers Valdériès et Valence. Un péage pourrait y être perçu vers l’an mil. En 1200 le Comte de Paulin, famille de Rabastens, en est le maître. Ce territoire relève de la baillie de Penne jusqu’en 1222, puis de Cordes jusqu’en 1640, et devient ensuite un consulat indépendant avec deux consuls élus. En 1227 Mailhoc apparaît dans un premier acte comme un lieu important « magno loco » et regroupe 500 habitants. Un compoix est rédigé en 1603.

L’histoire se poursuivrait avec Antoine Daires corsaire du roi Louis XIV, anobli en D’Aires qui, enrichi, aurait racheté le château à Dupuis. Plus tard il y aurait eu un mariage de sa descendance avec les De Lasbordes.

Avant le XIXème siècle il y avait à Mailhoc des avocats, notaires, hôteliers, barbiers, cardeurs, tisserands, tailleurs, charrons, charpentiers, maçons… Présence révélant l’importance économique de la commune. Dans la première moitié du XXème siècle on trouvait encore de nombreux commerçants et artisans: épicerie, boulangerie, boucherie, café tabac, maçon, menuisier, forgeron.

Le parking où nous avons stationné nos véhicules et les rues qui entourent la motte, sont sur l’emplacement des anciens fossés de fortification remblayés et d’un glacis. Lors de la construction de la mairie en 1998, des fouilles menées par Alain Assié ont mis en évidence des remparts, les plus anciens, d’une épaisseur de 4m55cm, qui furent rasés par les Anglais en 1355 vers la fin de la Guerre de Cent Ans. L’enceinte était complète et n’avait que deux portes fortifiées. Après le passage dévastateur des Anglais, Mailhoc se refortifie à nouveau avec un rempart complet d’une épaisseur de 1m10. Les murs assis sur la terre sont bâtis à la terre, les murs sur le roc sont liés à la chaux. Cela correspond-t-il à une contrainte de construction ou à une recherche d’économie de la chaux, matériau plus difficile à obtenir que la terre ? Un de ces murs avait une hauteur de 2m70. Un vestige de 4m30 de longueur était ancré dans la motte.

Une rivalité apparaît entre Paulin seigneur de Maihoc établi dans le château sur une hauteur à la vue du village, et Elie Dupuis d’Albi dont le château était bâti sur la partie Sud de la motte castrale du village. Ce château a disparu, il en reste par chance une belle carte postale conservée aux Archives Départementales du Tarn ainsi qu’une autre carte nous montrant une porte fortifiée démolie en 1948, images judicieusement retrouvées par Rosy Mascaras et insérées dans le présent compte-rendu. De cette porte ne reste qu’un montant en pierre et les gonds en fer encastrés dans la belle maison du notaire Mazin, pourvue de fenêtres à meneaux renaissance finement ouvragées.

Poursuivant notre parcours nous arrivons à l’église de Mailhoc dont le presbytère a été démoli. Le préau soutenu par de beaux piliers de section ronde en pierre calcaire du plateau Cordais, fut construit en 1593 pour rendre la justice. Il comptait cinq piliers jusqu’en 1910. Sur la façade Sud de l’église quelques pierres sont gravées de cadrans solaires canoniaux peut-être destinés aux fidèles pour se rendre à l’heure aux offices religieux.

La porte d’entrée de l’église date de 1617. Le clocher est imposant, bâti en pierre calcaire de taille avec porche sur croisée d’ogives et couvert d’une flèche en ardoise. La nef est couverte d’une voûte gothique sur arêtes.

En contrebas du village se trouve un grand lavoir alimenté par une source abondante. Lors du creusement d’un petit plan d’eau à son voisinage vers l’an 2000, de nombreuses amphores ont été découvertes, laissant supposer la présence d’une villa romaine.

A Fourogue à un kilomètre vers l’Est, où se trouve le lac collinaire de 55 ha, Alain Assié a mis au jour un village de l’âge du bronze (avant 800 avant JC) comptant 17 huttes à une seule porte, four et fonderie.

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