Installée dans un petit vallon à une dizaine de kilomètres à l’est de Rodez: le village d’Inières. Au sein de l’église fortifiée massive, austère, une magnifique Annonciation polychrome du XVe siècle

Placée sous la titulature de Notre-Dame de la Nativité, cette église quadrangulaire, massive et austère, date, dans son ensemble, du XIIIe siècle. Elle est fortifiée dans ses parties hautes à la fin du XIVe siècle et au début du XVe siècle. Elle donne alors l’aspect d’un puissant donjon dissuasif comprenant deux échauguettes à encorbellement sur ses angles SW et NW, reliant une galerie à mâchicoulis accompagné d’un chemin de ronde au sommet de sa courtine (fig. 2). Le tout est coiffé d’un clocher central qui abrite encore les cloches.

Une Annonciation

L’archange Gabriel annonce à Marie qu’elle mettra au monde le Messie. Il ébauche un léger sourire et porte un genou à terre, marque de respect. Marie accepte le message divin, mains jointes dans une attitude de prière, de recueillement. C’est l’Annonciation.

Ces deux statues polychromes de style gothique finissant, ont été sculptées dans un calcaire tendre. Elles sont généralement attribuées à Pierre Viguier, responsable de l’atelier de sculpteurs de la cathédrale de Rodez, à la fin du XVe siècle.

Les vêtements sont simples, sobres, sans broderie ni dorure. Marie est vêtue d’une robe rouge, couleur emblème de l’amour divin. L’ange porte les vêtements cléricaux : aube blanche et dalmatique polychrome(Fig. 2)

Au XVe siècle s’est développé le dogme de l’Immaculée Conception. La dévotion à la Vierge connaît à la fin du Moyen Âge une grande ferveur dont témoignent de nombreuses œuvres sculptées ou peintes.

Fig. 2 – L’archange et la Vierge en prière, groupe sculpté placé dans le croisillon nord de l’église d’Inières ( photo, R. Mascaras )

Cette sculpture présente de grandes similitudes avec La Vierge des Annonciades déposée au musée Fenaille et attribuée à « un atelier de sculpture rouergat au début du XVIe siècle »

Ce groupe sculpté de l’Annonciation était un élément de
retable. Il avait été commandé pour une des chapelles de la
cathédrale de Rodez par Georges Vigouroux, riche marchand et consul
ruthénois. Afin qu’elle échappe à la destruction,
l’Annonciation fut cachée par des habitants d’Inières pendant
la Révolution.

Elle a été récemment restaurée, deux copies ont été réalisées, une pour la cathédrale de Rodez, l’autre pour le musée Fenaille.

Référence: Musée Fenaille, Guide du visiteur, 2003

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