Marnaves et Tonnac : sites moustériens du Combalas (vers Rivet) + prospection à Saladis (Tonnac)

Ensemble des zones prospectées ce jour-là

Avant les paysans à l’âge des dolmens, les chasseurs du Moustérien

La recherche de sites préhistoriques en plein air spécifiés par Jean Lautier dans ses archives n’est pas facile tant il est vrai que les paysages ruraux ont changé en l’espace de presque 50 ans. Il s’agissait pour nous de retrouver ces lieux fréquentés dès le Moustériens (1) à proximité de mégalithes élevés fort probablement bien après (2). Ces lieux sont indiqués avec plus ou moins de précision par Jean Lautier.

Nous nous garons au hameau de “Rivet”, non pas sans avoir prévenu les propriétaires assez réticents d’abord à l’idée de voir débarquer des « zadistes ». Vite rassurées par nos âges vénérables respectifs (3), ils nous accueillent aimablement. Le propriétaire évoque devant nous l’existence d’un moulin en contre-bas de sa maison d’où il a extrait un grand linteau gravé qu’il a inséré dans son avancée. Nous n’avons pas photographié la pièce.

En outre, le propriétaire évoque le lieu-dit de “Combalas”. Il distingue la bâtisse actuelle dite de « Combalas » des parcelles ainsi dénommées qui sont plus au nord.  Il nous montre au loin un chemin fort dégradé aujourd’hui qui mène à Saladis. Il est encore bien visible sur le cadastre actuel. Pour lui, Combalas fût toujours une ruine, une « bergerie » et ce, déjà à l’époque de son père. Il n’a jamais entendu parler que de dolmens dans ce périmètre.

Nous nous dirigeons sur les lieux indiqués par Jean Lautier.

Au fil des temps, l’évolution d’un paysage

Au milieu de bois clairs composés de chênes verts, ça et là, affleurent de façon discontinue par plaques les grès triasiques du début du Secondaire. Ces roches acides donnent des sols bruns faiblement lessivées. Les paysans y plantèrent des châtaigniers. Restent des spécimens creux encore majestueux. Ils poussent encore sous forme de rejetons.

Faute de terres fertiles, ces espaces ne semblent pas avoir été densément occupés au XIXsiècle (4). L’espace fut longtemps réservé au pâturage. À part exception, bien sûr. Quelques « clairières » étaient encore travaillées, il y a 50 ans à l’époque où Jean Lautier prospectait. Aujourd’hui, plus rien. La friche revient par îlots autour de tas de cailloux, résultats d’épierrage ou de cabanes effondrées. Y abondent les ronces.

La balade est difficile, l’observation au sol impossible. Nous nous nous dirigeons vers le nord. Nous franchissons des barbelés. Des micro-carrière et des ruines de cabanes de pierre, des clôtures se succèdent, périlleuses à enjamber.

Dans sa partie orientale, l’espace est davantage à découvert mais pas plus prospectable car en pelouse. Lors du retour, nous traversons un bois de résineux en plantation dans des parcelles très allongées et étroites qui existaient déjà en 1840. Elles s’étalent entre les deux chemins.

Nous revisitons le dolmen de Saladis au sommet du bois de “Signé Grande” dont j’ai déjà parlé dans une sortie précédente.

À Saladis

Nous nous rendons ensuite en voiture à la ferme de Saladis (5) au carrefour de deux communes mais installée sur Tonnac.

Le propriétaire (80 ans sur un tracteur !) évoque l’existence d’une concentration de tuiles romaines sur le versant qui mène au cours d’eau (3 sur la carte). Il nous rappelle l’existence d’une « église », celle de Saint-Guilhem (en 1) aujourd’hui disparue. Elle serait en bordure de ruisseau. À vrai dire, je ne trouve pour l’instant aucune mention à ce bâtiment nulle part.

Nous finissons par trouver quelques morceaux de silex blanc dont quelques éclats sur le versant en cours de labours. Rien de vraiment probant mais un indice tout de même.

Nous observons des morceaux de tegulae qui proviendraient d’un site à proximité de la serre du bas dans les colluvions du cours d’eau.

C’est tout pour cette sortie.

Notes

1.De Moustier en Dordogne. Paléolithique Moyen. Pas après 30 000 avant notre ère. Cela correspond à la présence néandertalienne.

2. En effet, trois dolmens irréfutables sont présents dans cet espace gréseux : les deux de Rivet et celui de Saladis

3. Je ne sais s’il faut le déplorer…

4. Si j’en crois le cadastre napoléonien. 
5. À noter que le toponyme peut faire référence à une demeure seigneuriale au haut Moyen Âge. 

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