Le texte intégral du rapport d’étude (92 p.) est disponible sous forme numérique
auprès de l’auteur : jacques.griffon-1@laposte.net

Cet article est paru dans la revue Archéologie Tarnaise n°22,
publiée par le Conseil Départemental d’Archéologie Tarnaise (CDAT),
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LA CAPELLE SAINTE-LUCE EN QUELQUES MOTS

Les forts villageois constitués lors de la guerre de Cent ans sont nombreux dans l’ancien territoire ou consulat du castrum de Cordes-sur-ciel, Cordes-en-Albigeois sous l’Ancien régime. Au cours des dernières décennies, la thématique des forts a connu une abondante historiographie de niveaux général, régional et local, tant pour ce qui concerne le recensement et la typologie des ouvrages que les processus d’édification.

A 4 km de Cordes, La Capelle Sainte-Luce, commune des Cabannes, se trouve sur une avancée de causse, dominant une combe empruntée par l’ancien chemin de Milhars à Cordes bordant lui-même la petite église de Sainte-Lucie. 

Bien avant le dégagement de l’écran végétal  dissimulant les élévations les plus remarquables, le compoix de 1606 avait suscité notre intérêt par la mention de « chais faisant muraille ». 

Les ressources documentaires ont largement confirmé l’interprétation du fort de La Capelle Sainte-Luce, au-delà de l’intuition brièvement exprimée par Elodie Cassan[1]. La convergence des observations de terrain avec ces éléments a permis d’aboutir à une connaissance non définitive mais appréciable des lieux y compris pour des aspects singuliers voire atypiques.

Fig 1 : Plan de situation

Plan de situation

UN SITE OCCUPE DE LONGUE DATE

Le  Liber reddituum ou Terrier du Toulousain de 1272 ne mentionne pas les lieux. Il en est autrement de l’enquête de 1260 et 1261 de recensement des fiefs à l’initiative d’Alphonse de Poitiers, accessible, concernant notre territoire d’étude du Cordais, grâce à la transcription donnée par Edmond Cabié pour l’Albigeois[2] . Elle n’évoque pas explicitement notre La Capelle, Capella désignant La Capelle-Ségalar dans le texte latin. Cependant, la mention d’un chevalier Isarn de Capella à Sainte-Luce nous est précieuse, même si elle suscite une interrogation que nous ne trancherons pas : existerait-il un lien entre le toponyme du Cordais et le personnage, ou le nom de ce dernier ferait-il d’abord référence à La Capelle-Ségalar avant Sainte-Luce ? Parmi  quatre feudataires locaux, « … Je Isarn de Capella chevalier, tiens en fief franc « mansum et turrim que habeo in parrochia Sancte-Lucie, in pertinenciis cast(rum) de Cordua… » (le mas et la tour que j’ai  dans la paroisse de Sainte Lucie, dans les appartenances du château de Cordes).

Cette dernière mention revêt une importance majeure.

Premièrement, elle atteste l’existence de la tour, château ou simple maison forte, dès le XIIIème siècle, soit bien avant la guerre de Cent ans, qu’il s’agisse du bâtiment acensé comme on le verra par Augier Roch au XVe siècle ou de ceux qui auraient pu le précéder, remaniés ou non. Ces éléments permettent d’écarter pour la suite les références typologiques de fort sui generis ou ecclésial.

Deuxièmement, le texte présente une distinction entre un mas et une tour, l’un et l’autre dans la même paroisse. Le terme de villa, soit village, employé par l’enquête pour d’autres terroirs, n’étant pas usité ici. Mansus  peut faire référence à un habitat isolé, proche ou non.

La paroisse de Sainte-Luce, est également attestée en 1288 avec le délaissement fait par Raymond de Saint-Amans, domicellus, damoiseau ou jeune seigneur, à Bernard de Castanet, évêque d’Albi, des dîmes et autres revenus qu’il percevait dans la paroisse de Sainte-Lucie[3].

A la période moderne, un acte de reconnaissance féodale de 1571 retrace l’antériorité du fief depuis 1457. A cette date, le seigneur Augier Roch, a concèdé en censive l’ensemble des habitations et des terres de La Capelle Sainte-Luce aux villageois, dont un nommé Bouissière seul cité ultérieurement, moyennant un cens global. Il est remarquable que la période et les modalités correspondent exactement aux observations formulées par Jean Lartigaut[4] pour le Quercy proche, sous le concept d’acensement collectif.

LES DESCRIPTIONS DES XVIe ET XVIIe SIECLES

Le compoix de 1545[5], rédigé en occitan, présente pour nous un intérêt fondamental par une description de certains bâtiments, de leur occupation, voire de l’espace villageois. Ce texte présente :

1 / Le recensement des propriétés du hameau,  parmi lesquelles se relèvent :

– 15 propriétés ou héritages au total ;

– 8 propriétés dans la tour ;

– 7 propriétés ou héritages qui ne comprennent rien dans la tour ;

– 15 maisons dans le hameau dont 3 sur le sol, dont 2 dites « mayso », les 13 autres maisons étant dites « hostal » ;

– 1 maison hors du hameau dite aussi « mayso » à l’écart de Cantarane. Le mot occitan « maison » (pron. maïzou), « mayso » dans le document, distingue souvent une demeure remarquable, telle une maison de maître.

– 2 patronymes seulement parmi les habitants, Boissière et La Guante.

2  / L’organisation de la tour proprement dite, par étage, qui peut être représentée par le schéma suivant :

Occupation des étages[6] de la “tour” 
 
Peire BoissièraAnthony Guanta4ème
Bernat La GuantaBernat Boissiera3ème
Frances BossieraGuilhem Boissiera2ème
Bernat Boissiera vielhHéritiers de Johan Boissiera clerc1er
Peire BoissieraFrances BoissieraR. de chaussée (celliers)

Noter que la division des étages en deux « chambres » seulement correspond à des espaces plus conséquents que les loges habituellement décrites dans les forts.

Une parcelle est indiquée comme proche du castel, seule occurrence d’emploi du terme pour désigner la tour.

3 / Le solh, sol, aire ou patus, et les multiples constructions qui l’occupent, parmi lesquelles on compte une dizaine de cabanes ou  piesses de cabanes, des étables, des fenhals, ou fenils, une sot, ou loge à cochons, un fornal ou fournil. Beaucoup de ces édifices paraissent contigus. Outre les maysos susmentionnées, on trouve aussi sur le sol une croix, et  un dressado que nous n’avons su traduire.

4 / Le reste du hameau, ses maisons distinctes de la tour et leurs habitants. Les confronts de ces maisons sont indiqués en termes de propriétés et non d’édifices,  ils ne sont pas orientés, empêchant tout essai de représentation graphique et même tout repère sûr, les confronts de la tour elle-même n’étant pas indiqués. 

5 / L’indication d’un « mur », en français dans ce texte en occitan, au lieu de paret, par une seule occurrence et sans plus de précision.

Le mas distingué de la tour en 1260 n’est plus mentionné, soit qu’il ait disparu, soit qu’il se trouve à quelque distance, par exemple à La Védillerie (cf. fig. 1), soit qu’il ait été englobé dans le fort.

Le second document important, le compoix de 1606, n’apporte pas de précisions majeures sur les bâtiments mais une plus grande diversité des patronymes, qui atteste un renouvellement partiel de la population. On trouve néanmoins parmi les items du document, outre les « chay(s) faisant muraille » [7] déjà mentionnés, dans lesquels on reconnait les réz de chaussée des bâtiments fortifiés, « une chambre sur la passade »[8], soit une circulation sous un logement. Les termes de « tour » ou de « castel » ont disparu, il n’est fait aucune mention d’élément défensif, sauf de la « muraille ».

Le  sol  demeure avec ses constructions, étables, fenils, etc. On perçoit clairement une distinction entre la légèreté de ces constructions et les bâtiments plus élevés et solides. Sur ce sol, la juxtaposition d’espaces indivis et d’autres privatifs, de locaux fonctionnels et de terrains plus vagues, donnent l’impression dès cette époque d’une perte de cohérence. La passade et la présence de chambres au dessus d’une « rue publicque » sont  l’indication d’un ensemble bâti continu, d’une étendue et d’une forme qui dépassent le seul alignement nord-sud des ruines visibles, à l’ouest du hameau actuel.

La succession des items de propriété du compoix de 1606 semble indiquer une énumération effectuée d’Ouest en Est et confirmer la présence d’une rue intérieure à l’ensemble plutôt que longeant le sol à l’est. 

Les actes notariés du XVIe siècle désignent le site comme relevant de la communauté de Mouzieys. Le terme de tour est appliqué globalement à l’ensemble des bâtiments, « lo mas sive tor de La Capella » comme nom de lieu, avant de disparaître avant la fin du siècle.

La censive de La Capelle  se distingue par sa globalité, pour l’ensemble du hameau, terres comprises, et par la solidarité des tenanciers ou fivatiers, puisque le cens, ou cès, n’est exprimé que collectivement sans mention de la contribution de chaque bien-tenant, ce qui implique une gestion concertée de l’estimation et du recouvrement des contributions.

La sociologie des possesseurs de chambres dans la tour constitue un apport important de l’étude documentaire. En 1545, il s’agit de six personnages nommés Bouissière et de deux nommés Gante alliés aux précédents. Au compoix, leurs biens fonciers sont en moyenne plus nombreux que ceux des autres habitants. Ils constituent en majorité une catégorie de laboureurs aisés. Les familles présentent également la particularité de compter chacune au moins un prêtre en son sein. Les testaments expriment une dévotion démonstrative et prescrivent des funérailles solennelles auxquelles peuvent être convoqués jusqu’à trente seigneurs et prêtres, avec cortège de torches, distribution de vin et de pain aux portes des défunts. Ces biens-tenant dotent correctement leurs enfants, consentent des prêts au voisinage, acquièrent des terres et plusieurs moulins, ainsi qu’une forge, dans des villages proches. L’ensemble brosse le tableau d’un clan solidaire mettant à profit les opportunités d’une période de sécurité relative avant les conflits religieux.

Fig. 2 : L’alignement imposant des façades ouest dominant la combe de Sainte-Lucie.

Façades ouest

LE CADASTRE DE 1810

Le cadastre napoléonien de l’ancienne commune de La Capelle Sainte Luce[9], daté de 1810, présente :

Fig. 3 :  Quelques éléments remarquables du cadastre napoléonien.

Cadastre Napoléonien

(Les numéros de parcelle du cadastre napoléonien ont été conservés ci-après pour ne pas créer une nouvelle numérotation.)

1 – L’ensemble qui peut avoir constitué la tour formé par les parcelles 240 à 243, ainsi que ses extensions, dont certains bâtiments sont déjà dépourvus de toiture en 1810 ;

2 – Le sol ou patus, 237, qui s’inscrit dans un périmètre rectangulaire régulier  rappelant les observations des chercheurs sur de nombreux autres sites de fort, dimensions comprises ;

Sur ce dernier espace :

Le bâtiment 254  aujourd’hui ruiné mais toujours cadastré, pourrait avoir été l’une des maysos précitées;

La parcelle 253 sur le sol, indiquée « patus » sur la matrice napoléonienne, disparue du cadastre actuel, qui pourrait avoir été l’emprise de l’une des cabanes de 1545 ;

Le four 238, englobé à cette date de 1810 dans un vaste fornial ou fournil, de moindre emprise ultérieurement.

3 – Au sud-ouest de la tour, les jardins, certains en terrasse, autour de la source.

4- Au sud notamment, des constructions périphériques sur lesquelles nous reviendrons, 196 notamment.

LES VESTIGES ACTUELLEMENT VISIBLES

Le sol déconcerte dès l’abord. Loin de présenter une surface plane, il montre une déclivité d’ensemble d’est en ouest, non régulière mais fractionnée en plusieurs niveaux. Le muret qui clôt cette aire à l’est ne présente aujourd’hui ni l’aspect ni la fonction d’un rempart face à des champs d’un niveau supérieur. Les irrégularités du terrain pourraient résulter en partie des décombres des cabanes et autres édifices.

L’ancien ensemble fortifié de la tour initiale et des extensions accolées, est éventré vers le sol par suite de l’utilisation du site comme carrière de pierres récupérées. Par endroit des refends puissants  se révèlent non chaînés aux angles et témoigneraient de divisions ultérieures. Il faut contourner ce bloc par le lavoir ou la source, pour observer les façades ouest, protégées par la pente et seules parfaitement lisibles (Fig. 4 et 5). On distingue alors au centre la tour initiale supposée, écrêtée de ses étages supérieurs, et, de par et d’autre, une extension au nord et deux extensions au sud, accolées à la tour et donc postérieures,  comme l’attestent sur les murs de retour des linteaux en accolade, typiques du XVe siècle au plus tôt (Fig.6). Pour la plupart, ces murailles présentent des traces de modifications à leur sommet ou à leurs ouvertures. Des corbeaux de soutien potentiel de hourds, ou d’un encorbellement quelconque, se remarquent sur la tour (Fig. 7).

Fig. 4 : Les façades ouest vues du chemin de Cardes à Milhars dans la combe de Sainte-Lucie

Façades ouest vues du chemin de Cardes à Milhars

Fig. 5 : Localisation planimétrique et représentation schématique des façades ouest

Fig. 6 : L’un des jours présentant un linteau en accolade au sud.

Linteau en accolade au sud

Sur les parties moins bien conservées ou disparues, face au sol, plusieurs hypothèses paraissent pouvoir être émises :

Ce fort de construction tardive n’aurait pas été achevé en un bouclage « en carré », par suite du déclin très progressif de l’insécurité après la guerre de Cent ans.

La partie Est, facilement accessible par le sol aurait été convertie en communs à finalité agricole. Corrélativement l’entrée Nord du fort aurait été déviée vers l’Est, y compris par des démolitions, pour faciliter l’accès à ces communs et la traversée du hameau, comme en témoignent divers traces d’exhaussement de la voie. Une ruelle, mentionnée par les textes, aurait été abandonnée ou condamnée, a fortiori si les façades intérieures étaient de construction légère, à pans de bois et garnissage par exemple, comme dans d’autres forts[10].

Les deux passades peuvent être analysées comme des passages communs d’accès aux bâtiments particuliers. L’une d’elles contenait un escalier de bois pour l’accès aux étages, ruiné et inutilisable au XVIIème siècle.

Enfin au Sud, la présence de constructions « périphériques » (cf. fig. 3 supra, parcelle 196, peut-être 192 et 190), et notamment d’élévations de qualité, conduit à s’abstraire du plan napoléonien et à envisager que le sol ait pu s’étendre jusqu’à ces murailles, voire aux restes d’une tour d’angle, convertis en soutènement, et comprendre éventuellement la seconde des maysos du sol. Dans ce cas il conviendrait de se demander si ces vestiges ne témoignaient pas d’une fortification d’ensemble ou de constructions antérieures, telles que l’enceinte d’une basse cour de la tour initiale, voire le mansus distingué de la turris en 1260.

SYNTHESE DES OBSERVATIONS

Parmi les nombreux forts identifiés sur le territoire de consulat de Cordes, une plus forte densité peut être observée sur un arc, en bordure nord-ouest, dont fait partie La Capelle Sainte-Luce (Fig.1). Le chemin de Milhars à Cordes par la combe de Sainte-Lucie, soit un axe secondaire de pénétration et de vulnérabilité du consulat, aurait pu justifier l’édification du fort[11]. L’acensement tardif, postérieur de deux ans à la fin de la guerre, sinon de l’insécurité, et le potentiel défensif limité pourraient faire douter d’une vocation militaire du site, sauf qu’une tour, c’est-à-dire un ouvrage fortifié, préexistait depuis le XIIIe siècle à tout le moins. Il convient de noter également que La Capelle Sainte-Luce se situe à un km seulement de Mouzieys, une proximité qui n’a pas dissuadé les bâtisseurs du fort peut-être désireux de tenir toutes les voies de pénétration dans le consulat, même peu distantes. Cependant, comme pour une majorité d’autres sites, le fort présente des défenses principalement passives, telles qu’un premier niveau inaccessible.

Il est regrettable de ne disposer que de textes antérieurs ou postérieurs à la construction villageoise. Néanmoins nos recherches documentaires se poursuivent dans l’espoir  de réduire cette lacune chronologique dans la masse considérable des archives notariales de Cordes. Nous ne savons par exemple si la communauté singulière d’habitants, observée au XVIe siècle, avait eu l’initiative de la fortification villageoise, ou si l’avait précédé le lotissement d’une basse-cour de la tour initiale pour un habitat précaire de cabanes, avant leur conversion en bâtiments agricoles légers, et leur remplacement par le fort.

Au niveau territorial,  le fort présente l’intérêt de mettre en évidence l’agglomération d’un pôle villageois durable dans un environnement d’habitats dispersés en mas de deux ou trois habitations groupées autour d’un sol, ou d’un point d’eau, caractéristique de ce milieu karstique, illustré notamment à La Védillerie, ou La Vidilharié, voisine de La Capelle. Ce même pôle manifeste également, par le dynamisme de quelques individualités, la remise en valeur de l’espace rural plus ou moins pacifié, avant que ne s’impose un rapprochement entre de nouvelles mutations et le début des troubles religieux.  L’utilisation jusqu’au XIXe siècle des étages du fort par l’artisanat textile clôture l’histoire des bâtiments. Corrélativement à cette constitution d’un habitat groupé apparait la manifestation d’un progrès de l’esprit communautaire généré par le phénomène de fortification collective, conforme aux observations générales d’Elodie Cassan[12]. La Capelle Sainte- Luce fait partie des villages du consulat de Cordes qui revendiquent et obtiennent la qualité de jurade en 1601, avant de se voir attribuer le statut de commune de 1790 à 1840. En revanche, la tour proprement dite est représentée comme dépourvue de toiture au cadastre de 1810. Le fort, propriété communale pour partie, n’abritera ni une maison commune ni  la mairie, l’église Sainte-Luce en tenant lieu.

Fig. 7 : Les corbeaux de “hourds” en saillie

Corbeaux de “hourds” en saillie

CONCLUSION

Notre étude légère se donnait pour objet de vérifier la qualité de fort villageois des élévations visibles de La Capelle Sainte-Luce, de les dater et les décrire avant une dégradation apparemment inévitable, de contribuer à faire connaître et reconnaître le site également. Dans un hameau isolé, frappé de bonne heure par l’exode rural, il présente la particularité remarquable de n’avoir pas été dissimulé par un urbanisme récent à la différence de maintes situations villageoises. Des lacunes d’interprétation subsistent, qui sont autant de perspectives ou de pistes pour des recherches complémentaires et approfondies. Des plus élémentaires aux plus ambitieuses, sans évoquer la prospection du mobilier de rebut dans les talus ou les remblais, il peut être envisagé d’abord un sondage au pied de la clôture à l’est du sol, afin de déterminer si il s’agit d’un simple muret de division parcellaire ou du couronnement d’un mur défensif.  En second lieu, une véritable étude d’archéologie du bâti apparent semble indispensable à la compréhension exhaustive de l’ouvrage. L’un de ses premiers objectifs pourrait tendre à réaliser une planimétrie libérée des représentations cadastrales et des constructions parasites. Enfin le dégagement des parties comblées de décombres doit être probablement écarté en raison des volumes considérables et des considérations de sécurité. Néanmoins, le dégagement d’un accès à la base intérieure de la tour initiale supposée parait plus concevable.

Bibliographie et références

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[1] CASSAN Elodie, « Des forts villageois autour du castrum de Cordes en Albigeois: défense des campagnes et évolution du paysage du XIVe siècle au XVIIe siècle », Archéologie du Midi médiéval, Centre d’archéologie médiévale du Languedoc, Carcassonne, 2011, Tome 29, p. 149-186.

[2] CABIE Edmond, Droits et possessions des Comtes de Toulouse dans l’Albigeois au milieu du XIIIe siècle, Paris A. Sicard, Toulouse Ed. Privat, 1900, 206 p.

[3]  BN, Fonds Doat n° 408, f° 286.

[4] LARTIGAUT Jean, Les campagnes du Quercy après la guerre de cent ans (vers 1440-vers 1500). Thèse d’université, Préface de Philippe Wolff, UTM 1978, 988 p.

[5] En ligne sur le site des Archives départementales du Tarn069 EDT CC 6 (volume 4)

 .

[6]  Au sens actuel. Le compoix compte le  rez de chaussée comme premier étage.

[7] ADT,  069 EDT  CC 19-09

[8] ADT,  069 EDT  CC 19-10

[9] Rattachée aux Cabannes en 1840.

[10] Labarthe par exemple.

[11] Le poids des chemins pour la localisation des forts est mis en évidence par Gabriel Fournier.

[12] CASSAN Elodie, « Cordes en Albigeois : Dynamiques d’un paysage urbain d’origine castrale, du début du XIIIe siècle au milieu du XVIe siècle », Archéologie du Midi médiéval, Centre d’archéologie médiévale du Languedoc, Carcassonne, 2013, Tome 31, p. 103-176.

Le CAPA lors de la visite

Le CAPA à La Capelle Sainte-Luce (Photo : Rosy Mascaras)

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2 commentaires

  1. Bravo le CAPA, bel article ! belles actions d’études et de découvertes …