Des déblais d’exploitation  par centaines de tonnes  descendent presque sur la route qui longe le Tarn. On remarquera qu’aucune plante n’a repoussé sur ce qui fait immanquablement penser à des terrils. 
À fleur de terre, le minerai non sélectionné en petits morceaux concassées.

A propos d’une découverte minière

On connaissait l’étendue de la présence des mines de fer, bien éclairée par Marie-Pierre Cousture et son équipe de chercheurs. Dans son travail, une part belle est accordée à l’Ambialades, aux Monts d’Alban, au Lacaunais aussi. Au fil du temps, la carte des gisements anciens exploités connus et moins connus s’est étoffée. Elle est désormais très riche.

Les proches alentours d’Albi, en revanche, restent fort mal connus. Faute de recherche, faute de la présence d’aménagements récents, destructeurs des sites, il était difficile d’y voir clair dans la vallée du Tarn au niveau d’Arthès et Saint-Juéry. Pourtant, l’existence de mines est plus que probable au Moyen Âge et même avant vu l’existence de filons connus ⁽¹. La preuve, la voici.

Métallurgie extractive : un paysage bien caractéristique

Nous sommes sur la rive droite du Tarn

La découverte du site est due à la sagacité de notre amie Christine Ferrière qui affirmait avoir repéré de la « loupe » de fer et des amphores. Elle nous fit part de ses certitudes.

Nous nous rendîmes sur les lieux. Le chemin qui monte au hameau de Lacalm porte de nombreux débris d’amphores. On en trouve aussi dans les chablis. Fragments d’amphores de type Dressel 1 comme plus en amont à proximité des sites miniers : « Trou des Anglais », à Baudasser, à La Ferrandié où les traces gallo-romaines ne manquent pas.

En contrebas, sur les pentes à nue, une immense auréole de déblais entoure plusieurs fosses creusées encore bien perceptibles dans le paysage et, plus spectaculairement, encore : des départs de galeries.

La présence d’amphores sur le site laisse peu de doute planer sur l’âge vénérable du lieu d’extraction. Reste à trouver des traces de fours. Si nous sommes sûr d’une activité d’extraction, nous n’avons pas rencontré d’indices de transformation du fer comme des scories ou des parois de four. Pour l’instant…

La proximité du Tarn, à quelques cent mètres, laisse penser à son utilisation pour le transport et /ou pour le travail du métal.

En outre, la présence guère éloignée du château de La Bastide-des-Vassals peut-elle être en lien avec ces gisements exploités? Ce n’est pas impossible. L’avenir nous le dira. Toute une histoire reste à écrire. Celle de l’exploitation de ces mines dans le temps, celle de leur abandon par la même occasion.

Notes
(1) – La présence d’un signalement sur la carte géologique comme dans le cas présent manque de repérage clair de terrain.

Trou de mine, type puits
Départ de galerie. Rien à craindre, celle-ci est colmatée au bout de trois mètres par des remblais. La présence du fer associé à des filons quartzeux est visible dans la roche. Des prélèvements sont possibles.

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