Le cercueil monoxyle des Avalats

Un tronc évidé sur 230 centimètres de long, 40 à 50 cm de diamètre, c’est le cercueil des Avalats
Un cercueil taillée dans un tronc d’arbre.
Repérage de l’alvéole céphalique d’une vingtaine de centimètres

Enterrer les morts au Moyen Âge

Sept ans déjà

Les Avalats au bord du Tarn, été 2005, des travaux de réfection des canalisations permettent la mise au jour d’un cercueil pas comme les autres. 

Il appartiendrait à l’une des premières générations de cimetière autour d’une église romane aujourd’hui disparue. La sépulture en question aurait entre 1200 et 900 ans. La fourchette pour l’instant est très large mais il se pourrait qu’elle se réduise au fil de l’étude.

Exceptionnel : le contenant funéraire est en bois (1). Non pas des planches clouées mais bel et bien une cuve taillée directement dans le tronc d’un arbre (2) dont l’origine et l’ancienneté (3) restent à déterminer. Ce genre de sépulture assez rare en France mérite un traitement  bien particulier (4).

La conservation partielle de la matière végétale d’habitude putrescible est la conséquence d’un séjour en milieu très humide. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui où l’objet est déposé dans une cave à proximité de la mairie.

Il est à noter qu’une alvéole céphalique (le caisson aménagé pour le place de la tête), un fond plat, le distingue des cercueils monoxyles néolithiques trouvés récemment en Corse (5).

Manque de précautions au départ

Étant donné le contexte, peu de précautions archéologiques ont été prises lors du dégagement du précieux objet. Aucune remarque de nature stratigraphique n’a pu être réalisée. Aucun relevé. En outre, le couvercle a disparu, le contenant aussi (6).

C’est Alaïs Tayac dans Archéologie Tarnaise qui porta un premier éclairage sur l’objet en question (7) et surtout l’origine du village des Avalats.

Suite à son dégagement, le cercueil a rapidement été placé à l’abri dans un local sombre de la mairie. Le bois depuis douze ans s’est lentement dégradé même si un lent séchage de la structure a permis qu’elle ne tombe pas en poussière.

Il faut agir 

Tous bien conscients du problème et de son urgence, le Service régionale d’ Archéologie, la mairie de Saint-Juéry en la personne de l’adjointe au maire, Joëlle Villeneuve, les passionnés du patrimoine saint-juérien et l’archéologue Alaïs Tayac se sont concertés pour mener à bien la conservation et la mise en valeur de cette sépulture si originale.

Des consultations sont en cours avec différents laboratoires pour une conservation et une meilleure connaissance de ce précieux héritage du passé régional.

Une association va se former, vous en saurez plus dans quelques temps.

Notes

(1) – Y-a-t-il un choix d’essence particulière pour ce genre de fonction? Par ailleurs, il n’est pas impossible dans de meilleures conditions de voir l’impact de l’herminette et ainsi connaître le travail du charpentier à l’extérieur comme à l’intérieur du tronc.

(2) – Il y a une grande variété de sépultures en bois: de la caisse clouée qui va dominer à partir du XIVe siècle aux coffrages dans la tombe, aux brancards, aux litières de brindilles.  Le cercueil monoxyle n’est qu’un choix parmi d’autres.

(3) – Si il est possible grâce à la dendrochronologie.  

(4) – Patrice George-Zimmermann, Sacha Kacki, Le cimetière médiéval de Marsan (Gers), L’Harmattan, Paris, 2017. Pour la première fois un cercueil de ce type est passé au crible d’une analyse d’autant plus poussée que le contenu, un squelette était en bon état de conservation. Des découvertes plus anciennes ont aussi été faites à Saint-Géraud d’Aurillac.

(5) – https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/mystere-autour-des-cercueils-en-bois-de-l-age-du-bronze-decouverts-en-corse 113853

(6) – Il est douteux. Quelques os humains? Os d’animaux ? Il n’est pas interdit d’espérer que quelques fragments d’origine aient été conservé dans la gangue de boue séchée. Pourra-t-on en tirer quelque chose?

(7) – http://archeologietarn.fr/wp-content/uploads/2014/11/TAYAC_AT14.pdf

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