Le Prieuré
Niché au cœur d’un magnifique parc proche de Lodève, le Prieuré a été fondé au XIIe siècle par les moines de l’Ordre de Grandmont, un ordre religieux aux règles particulièrement austères. Le prieuré est classé monument historique.
Le Prieuré a été bâti en pierre de taille, du grès extrait sur place. L’architecture simple, dépouillée est le reflet de l’austérité vécue par l’Ordre de Grandmont.
Il a été vendu comme bien national à la Révolution puis les bâtiments ont été profondément remaniés par les propriétaires successifs. L’étage a été transformé en habitation, église et scriptorium ont été transformés en chais, de larges ouvertures ont été ouvertes…
Le Cloître
Le cloître été construit au XIIIe siècle. Les arcs plein cintre de ses galeries reposent sur des colonnettes parfois géminées, les chapiteaux sont souvent nus. Le cloître n’en demeure pas moins un lieu paisible et plein de charme pour qui s’y attarde et observe. Au-dessus des galeries, une terrasse a été construite tardivement.
Ici où là, des chapiteaux portent motifs géométriques, blasons et fleurs de lys (Non… il n’y en a pas qu’en Grésigne !) symboles de la protection royale accordée aux moines au XIVe siècle.
Non… il n’y en a pas qu’en Grésigne !
L’Eglise
L’église a été construite à la fin du XIIe siècle, elle est à nef unique, sans transept. La voûte en berceau continu est légèrement brisée. L’abside semi-circulaire est plus large que la nef. Elle est percée de trois fenêtres.
Les murs sont nus, sans peinture, ni sculpture, pas d’arc, pas de colonne ni de pilier.
Son élégance et son charme sont indéniables et son acoustique incroyable,… comme nous l’a révélé Laurent qui nous a émus par ses chants.
Le Scriptorium
Le scriptorium a peu servi, les règles de l’ordre de Grandmont interdisaient écrits et archives, les liens avec le monde extérieur étaient très réduits. Le scriptorium était suivi par la salle des moines, pièce dans laquelle ceux-ci se réunissaient au quotidien. La voûte a été construite sur une croisée d’ogives surbaissées qui se croisent sans clé.
Les Nécropoles
À l’extérieur du prieuré, on distingue deux nécropoles distinctes :
- Dans l’axe du chevet, des tombes de moines, datées des XIIIe-XIVe siècles. Elles sont parallèles, construites en pleine terre et entourées de lauzes. Elles sont à peine visibles, cachées par la végétation et la terre.
- Des sarcophages wisigoths creusés dans le grès. Leur loge céphalique permet de les dater des Ve-VIe siècles. Ils sont le témoignage d’une occupation ancienne, longtemps avant l’arrivée des moines grandmontains sur ce site.
En bas : Tombes des moines.
Les pierres à bassins
Dans le parc du prieuré, le site des pierres à bassin, un site exceptionnel.
« Il occupe toute la partie haute du plateau, au sud-ouest du prieuré. Un site sacré où l’eau avait une importance primordiale, une eau source de vie, purificatrice mais aussi aux vertus médicinales ».
« Le chemin énergétique » : on pouvait puiser l’énergie des éléments naturels en le suivant.
« Les pierres sont parfois naturelles, seulement creusées par l’érosion; mais certains blocs de grès furent façonnés par la main de l’homme, des cuvettes furent creusées pour recueillir l’eau à laquelle on attribuait des pouvoirs médicinaux. »
Michel Leduc
L’écuelle du diable
En bordure du plateau, une grande cuvette a été taillée dans le grès. Elle est appelée « l’écuelle du diable »
« La plus grosse encoche est orientée au lever du soleil au solstice d’hiver. »
Michel Leduc
Cette cuvette serait reliée à de fortes énergies naturelles.
Par beau temps, « le panorama est époustouflant face à la vallée de la rivière Lergue qui conflue dans l’Hérault, jusqu’au mont Saint Loup (l’ancien volcan d’Agde) et la Méditerranée. »
Michel Leduc
Les sièges taillés
Des sièges taillés dans la pierre jalonnent notre parcours. Certains soulageraient le mal de dos, d’autres favoriseraient la fécondité.
Scepticisme pour les uns, questionnement pour les autres et pour presque tous… le test du confort … mais sans photo !
Le dolmen de Coste Rouge
Un site mégalithique à découvrir.
Ce n’est pas moins de six mégalithes que Michel Leduc nous a signalés dans le parc du prieuré et les terres voisines. Le temps nous a manqué pour partir à leur recherche d’autant que plusieurs de ces dolmens sont situés sur une propriété privée jouxtant celle du prieuré. Mais nous avons vu le plus impressionnant d’entre eux, le dolmen de Coste-Rouge.
Le dolmen de Coste Rouge est le mégalithe le mieux conservé du domaine.
« Le dolmen et son couloir d’accès étaient recouverts d’un tumulus aujourd’hui disparu dont les pierres jonchent encore le sol alentours. L’unique chambre est constituée de 5 dalles de grès. On accède à la chambre par une ouverture dite en porte de four, taillée dans une dalle de grès. L’intérieur de la chambre mesure 3 m. de long sur 2 m. de large. La table sommitale, d’un poids de 10 tonnes, mesure 3,15 m. de long et 3 m. de large. D’après les archéologues, qui se basent sur la découverte d’ossements humains en son centre, c’est un monument funéraire collectif datant de 1500 avant notre ère, au milieu de l’Âge du Bronze. »
Michel Leduc
Une croix a été gravée sur une des dalles dans une volonté de christianisation pour mettre fin aux croyances dites païennes .
Bonjour magnifique et intéressant j irai.
Le scriptorium était aussi et surtout, je crois, d’après les indications du guide, la salle du chapitre où on lisait des textes religieux ou rappelant les règles très austères de l’ordre des grandmontais et où l’on prononçait également les sanctions aux contrevenants… Rude époque ! Cet ordre avait établi près de 150 établissements dans la moitié Ouest de la France actuelle, toujours d’après le guide local… Fallait-il que la ferveur religieuse soit grande en ces temps d’obscurantisme, pour accepter de vivre à vie dans un espace clos si restreint tout en respectant l’austérité des règles obligatoires… Merci pour ce rappel de ces lieux chargés d’Histoire, d’architecture et de Préhistoire dans un magnifique environnement et des bons moments passés ensemble ce jour-là. Laurent Maignial
Superbe article. Merci. Et vive le CAPA !