Quelques photos pour partage, en souvenir de cette journée enrichissante, amicale et joyeuse.

Tous les textes entre guillemets ont été relevés dans le Musée Saint-Raymond que nous remercions pour cette exposition.


La Basilique Saint-Sernin, joyau de l’art roman


Au C.A.P.A., toujours curieux, jamais à court d’idées et nullement tracassés par un hors-sujet, nous avons commencé par visiter la merveilleuse basilique Saint-Sernin, joyau de l’art roman, édifiée entre les XIe et XIIIe siècles.

Le Musée Saint-Raymond

Dans le Musée Saint-Raymond, nous avons encore suivi le chemin des écoliers, c’est d’abord le quotidien de la population médiévale qui a retenu notre attention. 

Les « Cathares » nous ont un peu attendus… 

En effet, nous ne pouvions manquer la visite guidée « flash* » gentiment proposée par Soizic Foucher, une proche du C.A.P.A. médiatrice au musée.

Elle nous a présenté le mobilier archéologique témoin de la vie quotidienne au Moyen-Âge. En voici quelques exemples.

* Terme employé par le Musée Saint-Raymond.

Mais qui a dit que, au C.A.P.A., nous parlions tout le temps

La Garonne

La Garonne, « une ressource, un moyen de communication et une défense naturelle pour la ville » de Toulouse qui était un centre économique actif. 

Les Barques

« Chapiteau dit « Les Barques » daté du XIIe siècle, probablement une scène biblique. »  (Toulouse Église Notre-Dame de la Daurade.)

« Un beau prétexte pour évoquer le rôle fondamental de la Garonne à Toulouse. »  précise la scénographie du musée.

Fleuve, mais aussi fossés, fortifications, château comtal participaient à la défense de la ville.

Brique au saumon

« Brique au saumon, terre cuite, XIIIe siècle`; » (Toulouse, cité judiciaire (château Narbonnais : château comtal))

« Le saumon, un mets de choix au XIIIe siècle ». Il remontait les eaux de la Garonne.

Notons que la Garonne représentait aussi un danger en raison de ses crues dévastatrices. Ainsi, en 1218 pendant le siège de Toulouse par Simon de Monfort, les eaux emportèrent « les tabliers des ponts et les barricades dressées par les Toulousains dans le faubourg Saint-Cyprien. »

Des objets du quotidien

A l’arrière-plan, couvercle de bois et tabouret à trois pieds; peigne en bois, clés et briquet en fer;

Au premier plan, couteau en fer, bois et alliage cuivreux, daté du XIIIe siècle.

Trois cruches représentatives de la poterie toulousaine au XIIIe siècle : la vaisselle en terre cuite était « presque totalement constituée de récipients en pâte grise, polis en surface. »

L’exposition « Cathares » au musée Saint-Raymond et au couvent des Jacobins

Au Musée Saint-Raymond : Chevaliers et  ville assiégée

« Pendant la croisade, chevaliers occitans et croisés sont globalement équipés de la même façon » : heaume ou bien cervelière ronde, côte de mailles, épée, bouclier, lance… Le cheval est « paré d’une housse aux couleurs armoriées du chevalier ».

« Fragment d’un plafond peint représentant une parade chevaleresque ».

Bois résineux XIIIe siècle. Narbonne.

« Ce défilé armé et armorié, le béhourd,  précédait des exercices d’adresse et le véritable tournois »

(Vue partielle du document due à la difficulté de prendre le cliché)

« La chevalerie occitane n’a pas été décimée par la croisade, une grande partie a continué à prospérer dans la seconde moitié de XIIIe siècle.»

(Vue partielle du document due à la difficulté de prendre le cliché)

Brique au chevalier

« Brique au chevalier ». Terre cuite, fin du XIIe siècle. (Toulouse, Hôtel Saint-Jean.)

« Le personnage a été tracé en creux dans la brique crue, avant cuisson. » C’est un chevalier coiffé d’un casque qui a été représenté. « Les éperons à bouton pyramidal lacés sur ses chaussures marquent son statut de chevalier. »  
Il « brandit un bouclier en amande et une épée. Un fourreau orné est ceint à sa taille.»

Bas-relief dit Pierre du Siège

« Bas-relief dit Pierre du Siège ».
XIIIe siècle. (Carcassonne, basilique Saint-Nazaire-et-Saint-Celse.)

Bas-relief illustrant une tentative d’assaut sur une ville fortifiée :

« Une bande torsadée symbolisant un fossé, un cours d’eau ou bien une palissade, divise la scène en deux : la ville assiégée à droite, l’armée assiégeante à gauche. »
« La tradition fait de ce bas-relief un fragment du tombeau représentant la mort de Simon de Montfort sous les murs de Toulouse en 1218. L’ange au nourrisson symboliserait ainsi l’élévation de son âme. Rien ne permet cependant d’établir une relation entre ce fragment de sculpture et Simon de Montfort » 

(Sa dépouille d’abord transportée à Carcassonne a été, par la suite, définitivement inhumée en Île de France.) 

Aux Jacobins, des documents exceptionnels sont présentés,
notamment deux manuscrits de l’inquisition

Interrogatoire du procès d’inquisition de 1299-1300

« Interrogatoire du procès d’inquisition de 1299-1300, présidé par l’inquisiteur Nicolas d’Abeille et l’évêque d’Albi Bernard de Castanet, assistés de Bertrand de Clermont, inquisiteur ». (Papier, Albi, collection privée.)

« Ces feuillets contiennent les dépositions d’habitants du diocèse d’Albi accusés d’avoir fréquenté des hérétiques. En tête de chaque page se trouve le nom de la personne entendue, son lieu d’origine et l’année de comparution en grandes lettres. »

Notons que l’interrogatoire se déroulait en occitan et la mise par écrit… en latin !

« Au verso de la première page de garde, une note de Bernard Gui précise que Bernard de Castanet en fut le premier propriétaire. Ce dernier mena deux grandes enquêtes contre les « hérétiques » de son diocèse à la toute fin du XIIIe siècle ». Les accusations d’hérésie étaient essentiellement dirigées contre les classes dirigeantes de la société urbaine albigeoise dont Bernard de Castanet voulait fortement restreindre le pouvoir. 

La dureté de l’évêque et les turpitudes dont il fut accusé conduisirent le Pape à le transférer d’Albi au Puy-en-Velay au tout début du XIVe siècle. Une décision politique.

Fragment d’un registre de l’Inquisition

« Fragment d’un registre de l’Inquisition ».
Parchemin. Juillet-août 1243. (Archives Départementales de l’Aude, inv. 3 J 596)

« Les aveux contenus dans ce registre émanent d’habitants de Fanjeaux, Laurac ou du Mas-Saintes-Puelles*, accusés d’avoir adhérer à l’hérésie.
Il s’agit de confessions à la première personne  (confiteor et recognosco, « je confesse et je reconnais »), suivies d’une soumission aux décisions de l’Inquisition.
Le prévenu pouvait subir comme pénitence, soit l’incarcération (« le mur »), soit l’exil à perpétuité, soit d’autres peines telles que le départ en Terre Sainte ou la confiscation des biens. »

« Ces interrogatoires intervinrent dans un moment difficile pour l’Inquisition méridionale. Dans la nuit du 28 au 29  mai 1242, les inquisiteurs Guillaume Arnaud, dominicain, et Étienne de Saint-Thibéry, franciscain, furent assassinés à Avignonnet par des soldats venus de Montségur. »

* Aude

Aux Jacobins, c’est un médiateur passionné qui nous a placé au coeur des débats relatifs aux « Cathares ».

Voici, rapidement, quelques pistes (non exhaustives) de ce débat qui anime les historiens :

Faut-il utiliser le terme « cathare » alors que ce mot n’a jamais été utilisé au Moyen-Âge ?
« Il est aujourd’hui jugé inapproprié par l’ensemble des historiens .» 

« Le « catharisme » présenté comme un courant religieux à part entière » avec son Église, ses rituels… a-t-il réellement existé ? 
Aujourd’hui, selon la majorité des historiens, « l’idée d’une contre-église hérétique a été entretenue par l’Église catholique » qui la présentait comme une menace. C’était un prétexte commode pour « réprimer toute les voies dissidentes », pour redresser l’autorité de l’Église partout où la Papauté le jugeait nécessaire. 

« Les personnes accusées d’hérésie en Occitanie étaient chrétiennes .»
C’est l’Église catholique médiévale qui a inventé la menace d’une vaste contre-Église dualiste », adepte des deux principes du bien et du mal.

Aucun des trois documents des XIIIe-XIVe siècles décrivant « des rites étrangers à la liturgie catholique, dont le « consolament » n’utilise le mot cathare…Leur regroupement dans un seul est même courant cathare apparaît problématique pour certains historiens. » 

Quant aux registres de l’Inquisition, on ne peut douter de leur partialité…

La part totale de la population impliquée dans l’hérésie n’aurait pas dépassé 5% selon des historiens.

Informations tirées du livret « Cathares » Toulouse dans la Croisade. Musée Saint-Raymond. Les guides du MSR,5.

Les Jacobins : le cloitre et l’église

Avant de quitter le Musée Saint-Raymond : les torques gaulois en or

Avant de quitter le Musée Saint-Raymond nous n’avons pas hésiter une seconde à grimper les étages pour voir, ou revoir, les torques gaulois en or datés du IIIe avant notre ère.

Torque et brassard de Lasgraïsses

Torque et brassard de Lasgraïsses (Tarn).

« Ces bijoux dont le décor représente une guirlande de bouquets de fleurs, évoquent des couronnes naturelles réalisées peut-être pour certaines cérémonies religieuses printanières.
Ils ont été découverts associés à des fragments de céramique, des ossements d’animaux, des os brûlés indéterminés et des charbons de bois. On ne sait pas s’il s’agissait d’une sépulture à incinération ou d’un dépôt rituel. » 

Torques de Fenouillet

Torques de Fenouillet (Haute-Garonne).

Les torques sont des colliers torsadés, « des traces d’usure montrent qu’ils ont été portés. Ceux qui portent une décoration florale stylisée, expression de l’art celte, sont une production originale du Sud-Ouest de la France. Enfouis dans une fosse, ils constituaient probablement une offrande faite à une divinité. »

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