Larroque : site des grottes du Poutou

Les calcaires bajociens du Jurassique moyen qui dominent La Vére réservent sur sa rive gauche au niveau de Larroque une série de cavités au pied d’un escarpement dont une partie est cachée mais non recouverte par la végétation. Ce sont des cavités héritées, déconnectées des karsts actifs. Ce sont de petits tronçons secs peut–être reliés à des réseaux plus vastes. Ils sont en cours de remplissage et de comblement.

Nous avons revu d’abord la grotte Poutou 4 et l’avons visité autant qu’il était possible. Un muret de pierres sèches très grossier barre son entrée. L’espace – type plate-forme – devant la cavité est si étroit qu’il est bien difficile de prendre une photographie. À l’heure actuelle, ce n’est pas vraiment un abri-sous-roche (1). L’entrée est basse mais large, l’abrupt tout proche. La cavité ouvre sur le nord mais aussi sur La Vère qui n’est qu’à une centaine de mètres dans la plaine plus bas.

Remplie en partie par des sédiments, il n’est pas complètement impossible de trouver un endroit pour dresser une stratigraphie. Il m’est difficile d’évaluer l’épaisseur des dépôts. Le sol argileux est miné par des trous de plus ou moins grande ampleur d’origine animale (les fouisseurs) et humaine (les fouineurs). Une fouille « organisée » a du avoir lieu anciennement (2) dans le coude avant le départ d’un couloir vers l’est. Dans ce coude précisément, on trouve des bouteilles, du plastique et un tas de détritus.

Le couloir qui suit se partage en deux parties séparées par un plancher de calcite. La partie haute conduit à une cheminée avec des parois tapissées de calcite. Nous avons observé les parois.Elles peuvent se prêter à des formes d’art pariétal mais, en dépit d’un excellent éclairage, nous n’avons rien vu. Nous avons croisé quelques chauves-souris.

La grotte Poutou 3 ressemble à la grotte Poutou 4. En ça, elle n’est pas ou elle n’est plus un abri-sous–roche. Le balcon au-dessus de l’escarpement est si étroit (peut être à la suite  des effondrements) qu’il est bien compliqué de s’y rendre et dangereux d’y rester.

La cavité comprend une salle ouverte qu’il est encore possible de sonder avec un couloir qui aboutit à une rotonde. Seule Régine s’y est rendue. La couverture est argileuse sur le fond. 

La grotte du Poutou 5 se présente comme une entaille étroite dans l’escarpement. Il n’y a pas de salle mais un étroit boyau plus haut que large à 4 coudes. Il s’enfonce sur une vingtaine de mètres, de plus en plus étroit. Nous l’interprétons comme une résurgence.

De part leur localisation actuelle et la difficulté d’accès (effondrement, éboulis, amas de roches à traverser), les grottes sont préservées des visites trop fréquentes. Elles ne sont guère éloignées de La Vère et exposées plein nord, il est vrai. Est-ce rédhibitoire pour des installations préhistoriques ? Nous n’avons pas trouvé la grotte Poutou 1.

Nous soupçonnons l’existence d’une micro-carrière sur le bas de l’escarpement à la faveur d’un chaos rocheux.ou 5 se présente comme une entaille étroite dans l’escarpement. Il n’y a pas de salle mais un étroit boyau plus haut que large à 4 coudes. Il s’enfonce sur une vingtaine de mètres, de plus en plus étroit. Nous l’interprétons comme une résurgence.

Notes

(1) Mais peut être l’a-t-il été un jour. Au quel cas, des couches archéologiques sont, à présent, dispersées dans la pente.

(2) Alfred Caraven-Cachin aurait trouvé du Moustérien (dents de rennes, outils) dans l’une de ces grottes.

Publications similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *