Le four à chaux

Ce four à chaux est une construction spectaculaire datant de la fin du XIXe siècle, encore assez bien conservée : il s’agit d’un des plus beaux fours à chaux de toute la région grésignole.

Un four à chaux est un four à calcination dans lequel on transforme le calcaire par « cuisson ».
Le four à chaux de Sirguet est un four particulièrement imposant dont les parois sont bâties en calcaire métamorphique. Cet ouvrage, haut de plus de 4 mètres, a de grandes dimensions : la façade principale mesure 8 m de long et le côté 5,15 m.

L’alandier

Il se compose d’un alandier (foyer placé à la base du four) construit en briques réfractaires, alandier surmonté d’une haute cuve ou « gueulard » tronconique en forme d’entonnoir, malheureusement en partie effondré, par où étaient déversées les pierres calcaires à calciner. Les dimensions de l’alandier : 2,20 m à l’avant et 0,90 m à l’arrière, la profondeur étant de 2,10 m et la hauteur 2,15 m.

Le gueulard

Comment ce four à chaux fonctionnait-il ? Le chaufournier remplissait le « gueulard » par le haut, en alternant les lits de pierre et le combustible (bois ou charbon de bois) et assurait la mise à feu avec du bois par l’ébraisoir (orifice d’allumage du four) au fond de l’alandier. La température nécessaire à une bonne calcination variait de 800° à 1000° C. Après refroidissement, la chaux était récupérée par l’ébraisoir.

Le moulin à manège

A quelques mètres du four, nous avons dégagé en mars 2021 les vestiges d’un « moulin à manège » avec sa meule horizontale – meule gisante ou dormante – en forme de réceptacle, manège destiné à broyer la chaux (ou le plâtre ?). Autour de l’axe central encore bien visible, tournait une meule verticale (aujourd’hui disparue), mûe par traction animale (cheval, mulet ou âne). La meule dormante mesure 1,75 m de diamètre et son épaisseur 0,30 m.

Les bâtiments de stockage

Tout près du four, se trouvent 2 petites constructions en ruines, servant probablement à stocker le bois et à entreposer les sacs de chaux (ou de plâtre ?) à l’abri des intempéries. Un peu plus loin, de l’autre côté du chemin, se trouve une grande maison en ruines, probablement celle du maître-chaufournier et carrier exploitant le four à chaux et les nombreuses carrières alentour.

La maison du chaufournier

Ce site était exploité vers 1880 par Jean-Noël Mercié, habitant à Gaillac et possédant une propriété à Sirguet ou Séguret. L’autorisation préfectorale avait été donnée en 1877. A la fin du XIXe siècle, le four appartenait à un certain Poux (D. Loddo, 2010).

La grande carrière de calcaire

Tout autour du site, on peut observer non seulement une grande carrière de calcaire avec un magnifique front de taille aujourd’hui bien dégagé par une coupe d’arbres (voir photos), mais aussi une multitude de micro-carrières ou petites dépressions qui sont autant de traces de fouilles et d’extraction de calcaire. Le sol est encore complètement bouleversé.

La fontaine et ses pierres trouées

Enfin, le « clou » de ce site est le remarquable bâti de l’eau avec la fontaine et la résurgence pétrifiante de Font Mongrèze, le lavoir et les insolites dépôts de travertin, ainsi que des pierres trouées encore énigmatiques.

Ce n’est pas un hasard si les chaufourniers se sont installés ici. L’ensemble de ce site, entre nature, culture et société, est vraiment spectaculaire.

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Un commentaire

  1. Bonjour merci pour les explications les photos c est. très intéressant malheureusement souvent absent je n ai pu être avec vous.