Site gallo-romain de “La Bouyssières”

À la demande de Mr. Alain Reilles, nous nous sommes rendus chez lui le vendredi 24 octobre. Il affirmait que des engins venaient de détruire récemment un site gallo-romain. C’était à la suite ducreusement d’une retenue collinaire au lieu-dit « Bouyssières«  en contre-bas de sa maison d’habitation.

Le site est installé au fond d’un vallon où coule un ruisseau dit de Merdialou, au coeur des collines molassiques, typiques des lieux.

Alain Reilles a commandé l’opération mais n’ayant pas assisté au creusement du bassin durant la journée, il a constaté le soir même que des « tas » comportaient de la terre noire et du mobilier archéologique.

Après discussion avec les ouvriers et observation des lieux, Alain Reilles estime la profondeur des vestiges enfouis à 1,50 m. Il n’a pris aucune photo mais il a récolté et récolte encore dans ces « tas », du mobilier archéologique dans un état inégal de conservation. Le bassin est en cours de remplissage. Le site est à présent tout ou en partie sous l’eau.

De beaux restes de mobilier gallo-romain

Un bref inventaire, non exhaustif, a été dressé de ce qui nous a été présenté ce jour-là.

Plus ou moins nettoyé, le mobilier est rangé avec soin dans un hangar à l’intérieur de bacs en plastique ouverts. Il s’agit :

– d’un lot d’une dizaine de tegulae et d’imbrices dont certaines sont presque entières avec emboitement. Pas d’estampilles visibles ;

– de morceaux d’amphores (col) très bien identifiables pour une périodisation, plutôt du type Pascual mais cela reste à confirmer ;

– d’une dizaine de pesons en forme de tronc de pyramide ;

– de quelques scories de fer ;

– d’éléments ferreux très corrodés difficiles à identifier (clous, lames, crémaillère) ;

– de  céramiques en sigillée lisse ou décorée (coupe, bol, assiette, cruche, plat), plus ou moins fine, dont les morceaux permettent quelquefois des reconstitutions, dont une ou deux estampilles épigraphiques sont bien lisibles ;

– de céramique commune claire ;

– de vases en engobe blanc ;

– d’un mobilier en terre cuite de forme spécifique dont nous ignorons la fonction. Peut-être un poinçon-matrice…

– enfin, d’un petit autel votif (?) de calcaire blanc sans inscription, ni relief.

À son domicile, Mr Reilles conserve sous une vitrine un débris de verre bleu foncé soufflé, un as de Nîmes dans un bon état de fraîcheur au revers avec le crocodile, plus abîmé à l’avers avec les effigies d’Agrippa et d’Auguste. Il garde aussi deux morceaux de céramique. L’un présente une estampille, l’autre un motif de gladiateurs au combat.

Hors contexte gallo-romain, il a relevé un morceau de silex retouché et un tesson d’origine néolithique à déterminer mais bien caractéristique cependant.

Pas de lampes, pas de tesselles de mosaïque, pas de meule dans le lot.

Les terres noires

Sur le terrain, nous avons pu constater la présence de terre noire dans des blocs argileux dont l’origine ne fait pas de doute. Mr Reilles ne nous a pas mentionné l’existence de structures d’habitat en dur, type moellons ou briques.

Les mottes d’argile arrachées sur le lieu initial sont significatives de la présence de 3 couches. Elles ne montrent pas – a priori – de traces d’incendie ou de chauffe. Nous constatons la présence de quelques os d’animaux sur le terrain.

Le site est-il à relier d’une façon ou d’une autre avec celui de « Crébassière » sur Cadalen ? Peut-être. Est-ce une fosse dépotoir ? Quels sont les liens entre ce site et Montans?

Quelque qu’il en soit, nous retournons voir Alain Reilles afin de dresser un inventaire plus précis.

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