Abri de « Larroque »
C’est la curiosité qui nous poussa aux confins du département pour visiter l’abri dit de « Larroque » entre les communes du Riols et de Milhars. Le GPS ayant récemment été prêté à Jeannie, nous n’avons pas pu faire un point mais nous sommes capables d’y retourner sans trop d’errements. Enfin, nous le pensons…
Car il fallait quand même un bonne dose de courage pour suivre Louis ce samedi-là. Au souvenir d’une visite avec Frédéric Martorell, il progressait dans les fourrées de buxus nous parlant de « sauvagine ». Pas vraiment dangereux mais désagréable au bout d’une heure.
Nous sommes au pied des escarpements calcaires du Jurassique inférieur1qui dominent les alluvions de l’Aveyron dans une rive concave du cours de la rivière. Les cavités se sont creusés probablement sous l’action du gel. Elles sont exposées plein nord. Il n’est pas impossible qu’il existe des galeries karstiques pénétrant dans la falaise. Les spéléos les cherchent. Des traces le montrent.
Nous constatons et explorons une suite de 4 cavités jamais très profondes. Les photos sont difficiles à prendre sur les lieux étant donné l’étroitesse des auvents. Nous ne comptons pas les trous de blaireau qui contribuent d’ailleurs à fragiliser et à effondrer le bas de la falaise par endroit.
La première cavité – inconnue de nous tous – offre une petite plate-forme. Elle est protégée par un surplomb rocheux.
La deuxième, de plus vaste volume, est celle dite de « Larroque ». Un beau porche fouillé et décapé sur plus d’un mètre cinquante dans les années quatre-vingt. Les sédiments déplacés forment de gros tas en équilibre dans la pente. Nous y avons trouvé un piège à renard, une bague pour les sociétés de colombophilie sans grand intérêt pour les naturalistes mais surtout quelques micro-fragments de poterie que nous attribuons au chasséen méridional. Mais cela reste à confirmer. Par ailleurs deux petit blocs de grès en plaques, hors contexte, étaient présents sur les lieux.
Les cavités raisonnaient du bruit des abeilles. En grappe, elles nichent ici et là. Elles préparent l’hiver. On remarque la présence de figuiers sauvages arrimés à la falaise.
Après avoir taillé quelques repères pour retrouver les lieux, nous finissons par une longue discussion avec un propriétaire, Jean-Luc Soulignac, qui connaît bien les lieux pour les avoir parcouru à maintes reprises. Il habite à Laguépie mais vient s’isoler le week end. Il monte à l’abri par un chemin plus direct en face de l’église à l’aide d’une corde. Il a souvenir de fouille mais peine à retrouver les responsables.
Par ailleurs, il nous confie ses inquiétudes pour le destin de la petite église de Saint-Projet et de son cimetière devenu un véritable enjeu touristique. Nous avons évoqué et décrit cette chapelle lors d’une sortie antérieure.
1 – Simurien et Hettangien